La gale commune de la pomme de terre est une maladie qui touche les tubercules encore en terre. Elle est non évolutive après la récolte. Découvrons les caractéristiques de cette maladie et les symptômes qui permettent de la diagnostiquer. Voyons aussi comment prévenir la gale commune et quels sont les traitements possibles.
Qu'est-ce que la gale commune de la pomme de terre ?
C'est à différentes bactéries filamenteuses qui vivent dans le sol qu'est due la gale commune de la pomme de terre : les Streptomyces appartenant au groupe des Actinomycètes. L'espèce Streptomyces scabies est – sur le plan mondial – la plus répandue.
Les bactéries pénètrent par les lenticelles immatures des tubercules de pomme de terre. Il s'agit de petites ouvertures naturellement présentes. Les bactéries peuvent aussi envahir les tubercules blessés par des outils de jardinage. Au fil du développement des tubercules, les lésions causées par les Streptomyces prennent de l'ampleur.
Les Streptomyces n'infestent que les pommes de terre non récoltées, c'est-à-dire les tubercules qui sont encore enfouis dans le sol. Si bien que la maladie cesse d'évoluer dès que les tubercules sont sortis de terre.
Bon à savoir : la gale commune de la pomme de terre est, sur le plan planétaire, à l'origine de pertes économiques pharaoniques.
Gale commune de la pomme de terre : les symptômes
La présence de la gale commune de la pomme de terre est peu décelable en observant simplement le feuillage de la plante ou ses tiges, qui constituent les parties aériennes. Il n'y a donc d'autre choix que de vérifier régulièrement la bonne santé des cultures en observant directement certains tubercules.
Lorsqu'ils sont atteints, on constate aisément des lésions de teinte brunâtre en surface qui s'enfoncent plus ou moins vers le cœur des tubercules. Les lésions les plus profondes sont physiquement similaires à des cratères. Parfois, elles peuvent être surélevées.
Il existe deux formes de gale commune de la pomme de terre. Toutes deux s'attaquent aux tubercules, mais à des niveaux différents :
- la gale en pustule pénètre de façon profonde, c'est-à-dire jusqu'au cœur de la chair de la pomme de terre ;
- la gale en liège (appelée aussi gale liégeuse ou gale réticulée) de manière plus superficielle, sauf dans les cas les plus graves entraînant l'éclatement total des tubercules. La gale en liège peut aussi toucher la base des tiges. Dans ce cas, elle n'affecte plus uniquement l'apparence du tubercule, mais peut entraîner une perte de rendement.
Bon à savoir :n'hésitez pas à vous renseigner auprès d'un professionnel du jardinage pour identifier avec certitude les lésions constatées sur les tubercules de vos pommes de terre.
Gale commune de la pomme de terre : la lutte préventive
Ce n'est pas en termes de traitement que l'on peut agir contre la gale commune, peu de produits chimiques étant à la fois efficaces et homologués. Et même si le recours à des biopesticides peuvent aider à mener partiellement une lutte biologique contre certaines maladies du sol et des cultures, en l'état actuel des connaissances, on peut affirmer qu'aucun traitement ne permet d'éradiquer la gale commune de la pomme de terre.
En revanche, en adoptant certaines pratiques propres à l'agriculture, il est possible de prévenir ou de traiter cette maladie.
Choisir des variétés résistantes
L'idéal, pour limiter les risques d'invasion de la bactérie responsable de la gale commune, est de privilégier la culture de variétés de pommes de terre peu sensibles aux Streptomyces. C'est en étudiant le comportement variétal des pommes de terre que les professionnels sont en mesure aujourd'hui de proposer des variétés plus ou moins résistantes aux pathogènes. Le jardinier doit prendre en compte ce critère de choix lorsqu'il achète ses plants de pomme de terre.
Veiller à la qualité du sol
La prévention passe également par la culture dans un sol adéquat. Les Streptomyces apprécient tout particulièrement les sols légers et neutres, voire légèrement alcalins, et les températures élevées. Si la pomme de terre n'apprécie pas les sols acides, le chaulage (destiné à augmenter le pH) quant à lui favorise l'invasion des bactéries responsables de la gale commune de la pomme de terre.
Il peut être bénéfique de maintenir un sol suffisamment humide et acide (pH compris entre 5 et 5,2) au moment de la tubérisation afin de bloquer le développement de la gale pustuleuse. En revanche, ces conditions favorisent la gale liégeuse.
Utiliser fertilisant soufré et engrais vert
On peut utiliser un fertilisant soufré – de l'ordre d'une cinquantaine de kilos de produit par hectare de culture – pour réduire l'importance de la gale commune de la pomme de terre. Le soufre a en effet une action sur la modification des populations microbiennes du sol. Par voie de conséquence, les conditions d'existence des agents pathogènes responsables de la gale commune étant différentes après la fertilisation des sols, il en résulte une baisse du nombre de ces agents, mais également une diminution des symptômes de la maladie.
Dans le même ordre d'idées, la culture d'un engrais vert à base de luzerne, de radis, de moutarde, de colza, ou encore de différentes variétés de choux permet d'améliorer la qualité de la terre de culture et de mieux contrôler les maladies. Ce type d'engrais vert étant riche en soufre, il s'avère tout à fait utile lorsque l'on soupçonne la présence de Streptomyces.
Pratiquer la rotation des cultures
Enfin, la rotation des cultures est indispensable, notamment si l'on respecte tous les conseils de prévention tels que l'analyse du sol, le chaulage modéré, une irrigation suffisante, le choix de variétés peu sensibles à la bactérie en cause. Une rotation de quatre ou cinq ans donne des résultats tout à fait satisfaisants.
Bon à savoir : dans certains pays, on utilise des phages pour lutter contre la gale commune de la pomme de terre. Il s'agit de virus qui s'attaquent aux bactéries, capables d'infecter les Streptomyces.
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