Les choux en culture peuvent subir des dégâts importants principalement dus aux chenilles de divers papillons ainsi qu’aux larves de la mouche du chou. Cette dernière peut être combattue par divers moyens de lutte mécanique ou biologique appliqués dès les premières apparitions des larves.
Cette fiche pratique vous explique comment lutter contre la mouche du chou.
Zoom sur la mouche du chou
La mouche adulte (Delia radicum ou Hylemya brassicae) est un moucheron d’environ 7 mm de long, gris avec des taches noires. Sa larve est un petit asticot qui se caractéristique par une couronne de pointes noires située à son extrémité postérieure et qui est visible également sur la pupe. Celle-ci a une forme de tonnelet brunâtre d’environ 8 mm de long.
Cycle biologique
Ces moucherons peuvent sortir de terre à partir de début avril et jusqu’à début mai en climat frais.
Les femelles vivent au maximum 15 jours à 20 °C. On peut en observer jusque vers début octobre. Quelques jours après son premier envol, chacune pond environ 150 œufs par petits paquets dans le sol, tout près du collet des plantes convoitées ou quelquefois à l’aisselle des pétioles des premières feuilles.
Entre 15 et 20 °C, ces œufs éclosent pour donner des asticots qui s’enfoncent dans le sol et attaquent les racines dans lesquelles ils creusent des galeries pour se nourrir.
Au bout de 3 semaines, une fois leur croissance terminée, les asticots sortent dans le sol où ils se transforment en pupes pour se nymphoser. Une nymphe peut se transformer en moucheron adulte au bout de 20 jours tant que les températures extérieures sont suffisantes. Il y a en France métropolitaine, selon les régions, 3 à 4 générations annuelles de larves entre fin avril et septembre.
Les facteurs favorisant la mouche du chou
La température environnante est un facteur déterminant pour leur développement. Celui-ci est rapide jusqu’à 22 °C. Au-dessus de ce palier, les œufs et les jeunes larves meurent tandis que les nymphes restent en diapause, stoppant le développement de la mouche du chou tant que la température ne redescend pas en dessous de 20 °C. De même en septembre-octobre, lorsque les températures fraîchissent, les nymphes restent en diapause jusqu’aux premiers réchauffements du sol au printemps suivant, période où un nouveau cycle pourra commencer.
D’autres facteurs tels qu’un sol léger et/ou des périodes de sécheresse sont favorables au développement de la mouche du chou.
Espèces attaquées
La mouche du chou s’attaque à diverses crucifères, qu’elles soient cultivées (chou, chou-fleur… ; divers radis, navets, raves ; colza) ou sauvages. Les choux de Bruxelles et le chou pommé y sont moins sensibles que le chou-fleur et le brocoli.
1. Reconnaissez une attaque de mouche du chou
Le diagnostic de la mouche du chou par la simple observation à la loupe binoculaire du moucheron ou de ses larves est difficile à faire pour des jardiniers amateurs.
En revanche, l’observation des dégâts et galeries sur les racines ou les légumes, après arrachage d’un plant flétri, ne laisse guère de doutes. Pour se nourrir, les larves creusent des galeries dans les racines des choux. Les jeunes plants attaqués en pépinière flétrissent puis meurent. Chez les plants plus âgés, la végétation ralentit et ils fanent surtout pendant les heures les plus chaudes. Enfin, on observe de nombreuses galeries chez les légumes racines.
La présence des asticots entraîne le plus souvent l’apparition de pourriture et d’autres espèces de mouches parasites dont les larves se nourrissent de déchets. Ces dégâts peuvent apparaître brusquement à la suite d’une augmentation importante des températures.
Bon à savoir : en cas d'attaques faibles, les plants touchés peuvent réagir en émettant de nouvelles racines saines, ce qui leur permet de poursuivre leur croissance normale.
2. Prévenez les attaques de mouche du chou
En cas de présence de mouche du chou dans les alentours ou l’année précédente, vous pouvez prendre diverses mesures préventives lors de la plantation puis de la culture de vos légumes sensibles aux attaques de ce ravageur.
- Installez des plants vigoureux, avec les racines assez profondes. Pour les éloigner encore plus des couches superficielles du sol, buttez leurs tiges.
- Comme pour les autres mouches pondant leurs larves sous la surface du sol, pratiquez régulièrement un binage soigneux de la terre proche de ces plants. Vous favoriserez ainsi l’élimination des pupes exhumées.
- Pratiquez la rotation des cultures pour compléter ces actions.
- Si votre surface cultivée n’est pas trop importante, installez un voile de protection anti-insectes assez tôt avant les débuts des premiers envols.
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3. Traitez les attaques de larves de mouche du chou
Traitement biologique en pépinière
Si, pour des raisons pratiques, l’emploi d’un filet est problématique, des pulvérisations de suspensions de nématodes (vers) microscopiques (Steinernema carpocapsae), commercialisées sous le nom de Carpocapsae-System, sur vos plants en pépinière une semaine avant le repiquage vous débarrasseront des larves en 48 h. Ils seront efficaces pendant 1 à 2 semaines.
Traitements après repiquage
En cas d’infestation après repiquage au potager et en l’absence de voile protecteur, il est possible d’utiliser plusieurs traitements éradicateurs biologiques.
- Le Vectobac est commercialisé habituellement pour éradiquer les larves de moustiques. Il est à base de Bacillus thuringiensis variété israelensis actif, entre autres, sur les larves de mouches noires. Il s’utilise sous forme de suspension liquide à diluer puis à pulvériser.
- Le Spinozad, moins onéreux, est souvent commercialisé pour lutter, entre autres, contre la présence de fourmis. Diluez-le puis arrosez-en les pieds des plants attaqués.
Ces deux traitements entraînent une mort rapide des larves au bout de 24 h environ et n’ont d’effets néfastes ni sur l’environnement ni sur l’utilisateur.