Cladosporiose de la tomate

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cladosporiose de la tomate

La cladosporiose de la tomate se manifeste par l’apparition de taches jaunes sur les feuilles des plants sous serre. Cette maladie causée par un champignon ne se traite pas, mais il est possible de la prévenir. Par chance, elle est rare dans les potagers des particuliers et occasionne peu de dégâts.

Quels sont les signes de la cladosporiose ?

En général, cette maladie n'affecte que les cultures de tomates sous abri mal aéré. Elle apparaît en fin de saison, de septembre à novembre. Les attaques de ce champignon occasionnent donc peu de dégâts.

Surnommée « moisissure olive », la cladosporiose apparaît sur les feuilles les plus anciennes des tomates. Des taches vert clair à jaune pâle se forment à la surface des feuilles ainsi qu'un duvet blanchâtre sur leur face inférieure. Celui-ci se teinte ensuite de violet puis vire à l’olivâtre. Les taches occasionnées par la maladie se nécrosent. Puis elles se dessèchent tandis que les feuilles s'enroulent.

La maladie affecte très rarement les tiges, les fleurs (qui meurent avant la formation des fruits) et les tomates. De petites taches apparaissent alors sur ces dernières et leur pédoncule présente des moisissures. Autant d'affections qui ne sont pas très graves en fin de saison.

Bon à savoir : en cas de très fortes attaques de cladiosporiose, le dessèchement du feuillage peut entraîner une diminution de la production. Mais celle-ci reste minime dans les jardins amateurs.

Différences entre cladiosporiose et oïdium

Ces deux champignons peuvent attaquer les tomates en début d'automne. Et leurs symptômes se ressemblent assez pour être confondus. Élément distinctif : contrairement à la cladosporiose, le léger duvet de l'oïdium (il forme comme un voile) reste blanc jusqu'à ce que les taches occasionnées par ce champignon se nécrosent.

Cycle de vie du champignon responsable de la cladosporiose

Développement

Passalora fulva se conserve sous diverses formes sur et dans le sol. Mais aussi sur les débris végétaux, les montants et les parois des serres et des abris. Très résistant, ce champignon est capable de rester en veille pendant plus d'une année. Dès que les conditions lui redeviennent favorables, il peut alors attaquer des plants de tomates.

Les champignons possèdent des organes qui leur permettent de sommeiller et de résister au froid et à la sécheresse. Lorsque les conditions environnementales leur redeviennent favorables, ils fructifient et émettent des spores. Il s'agit souvent de longs filaments de mycélium qui s'étendent dans le sol, sur des distances parfois impressionnantes. Parfois le champignon émet des sclérotes. Il s'agit de pelotes très denses de mycélium qui se comportent comme des organes de réserve en stockant des nutriments. Les sclérotes peuvent rester en veille dans le sol pendant plusieurs mois, voire plusieurs années.

Contamination

Lorsque les températures se stabilisent entre 20 à 25° C et que l'hygrométrie atteint 85° C, il y a contamination. Les germes (chez ce champignon on parle de "conidies") pénètrent les feuilles et envahissent les plants. L'incubation est assez longue (10 à 15 jours) avant que les premiers symptômes apparaissent. En revanche, la sporulation se fait en quelques heures. Les conidies sont transportées par le vent ou un simple courant d'air, par des insectes ou des éclaboussures. Et également par le jardinier ! Il véhicule les germes du champignon sur ses habits, ses chaussures ou ses outils.

Comment limiter et prévenir la cladosporiose ?

Cette maladie ne se traite pas, elle se limite. D'ailleurs, sa rareté ainsi que la faible importance des dégâts qu'elle occasionne ne justifient pas l'utilisation d'un traitement. Aucun produit de traitement agréé en jardinage amateur n'est homologué.

Il existe néanmoins des variétés résistantes à la cladosporiose mais elles ne sont pas commercialisées auprès du grand public. Un champignon parasite (on parle de mycoparasite), Hansfordia pulvinata, semble efficace contre Passalora fulva et pourra être proposé à l'avenir comme lutte biologique.

Restent à la disposition du jardinier des principes simples de prévention (veiller à bien aérer les serres, espacer suffisamment les plants de tomates) et, en cas d'apparition de la maladie, quelques règles de bon sens :

  • retirer les feuilles touchées et les détruire ;
  • ne pas récupérer les graines des tomates issues de plantes malades ;
  • en fin de culture, rassembler tous les végétaux présents sous la serre, y compris les déchets, et les brûler ;
  • en cas de forte attaque, vaporiser de l'eau bouillante sur les montants et parois des serres et autres abris ;
  • attendre deux ans avant de replanter des tomates au même emplacement.

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